Préface par Haroun TAZIEFF :
La montagne est en cours d’avilissement. Certains individus en effet la violent de la laideur de leurs bétons et de leurs plastiques, de leurs « remontées » mécaniques de toute nature, depuis les télés jusqu’aux hélicos en passant par les trials et les 4x4. D’autres, d’un certain point de vue, dignes en tout cas d’admiration pour leurs qualités athlétiques, leur adresse et leur audace, ravalent la montagne au niveau d’un stade pour gagner non seulement des lauriers mais de l’argent ; et c’est, dans mon esprit du moins, regrettable.
Regrettable parce que la montagne peut être l’un des endroits de notre Terre où, sans pour cela devoir changer de continents, l’on peut retrouver une nature dont la splendeur est insurpassable, où la dureté des lignes et les immensités donnent à l’âme ce qu’elle ne peut trouver dans la plaine et encore moins dans la ville.
La montagne est devenue un besoin, physiologique et psychique, pour d’innombrables habitants des tristes cités d’aujourd’hui. La plupart ne peuvent lui consacrer que peu de jours chaque année. Certains cependant ont eu la force morale, par l’amour que la montagne leur inspire, de se consacrer professionnellement à elle sans pour cela se commettre avec l’exploitation dégradante du tourisme de masse qui la submerge toujours davantage. En devenant guide de haute montagne, François Virot est de ceux-là, qui ont préféré une existence rude mais belle aux certitudes quelque peu molles d’une vie bourgeoise. Il est venu tard à ce métier des cimes, mais l’âme toujours pure. Ce livre en témoigne
